« Oui, j’ai de la cellulite et je ne suis pas un poids-plume, mais ce corps et ces jambes m’ont portée dans 32 marathons et plus d’une centaine de courses ». Ne laissons pas quelques capitons et une vilaine photo nous voler les plus beaux moments de notre vie : tel est en substance le message qu’a voulu faire passer sur Instagram la sportive Dorothy Beal.
Marathonienne, blogueuse, coach et mère de trois enfants, Dorothy a ému ses 44 000 abonnés sur Instagram en postant deux photos d’elles prises lors d’une même course : sur celle de droite, « j’ai l’air heureuse et forte », mais en regardant la photo de gauche, « je me suis retrouvée à me demander s’il n’y avait pas une partie de mon corps qui ne soit pas couverte de cellulite ».
« On court pour se sentir heureuse »
Cette course a été particulièrement éprouvante pour Dorothy, et donc une grande source de joie et d’accomplissement une fois le défi relevé : « j’ai été malade, j’ai vomi avant de franchir la ligne d’arrivée et j’ai réalisé un des pires chronos de ma vie, mais après la course mon mal-être s’est dissipé et j’ai gardé le souvenir d’un moment joyeux (…). Si vous m’aviez demande si j’ai passé un bon moment, je vous aurais répondu OUI !! »
Mais cette euphorie a été gâchée par la fameuse photo avec cellulite : « Je me sentais bien les jours suivant la course, JUSQU’A CE QUE je voie cette photo de gauche. A partir de là, les complexes se sont installés et je me suis mise à penser à toutes les choses négatives de cette journée. »
Pour ne pas laisser cette photo inesthétique lui gâcher sa course, elle a décidé de partager son expérience avec ses abonnés : « Une photo de course, ce n’est qu’UN SEUL moment et je l’ai laissée me voler toute ma joie (…) La plupart du temps, on n’a pas l’air très bien quand on court, mais ce n’est pas la raison pour laquelle on court. On court pour se sentir comme j’ai l’air de l’être sur la photo de droite: HEUREUSE ».
« On me dit toujours que je ne ressemble pas à une coureuse », a expliqué Dorothy au Huffington Post, avant d’ajouter : « A) Le corps parfait n’existe pas B) Toute personne qui court ressemble à un coureur. Donc oui, j’ai de la cellulite et je ne suis pas un poids-plume, mais ce corps et ces jambes m’ont portée dans 32 marathons et plus d’une centaine de course diverses. »
Nous ne sommes pas des poupées instagramables en permanence
Les nombreux témoignages reçus par Dorothy l’ont poussée à créer le compte Instagram Ihavearunnursbody (« j’ai un corps de coureur ») dédié à la diversité des physiques des coureurs. Pour les sportives, bientôt la fin du tabou des photos moches ?
Lorsqu’on fait du sport, on transpire, on rougit, on tire une drôle de tête, les chairs et éventuels excédents de peau ballottent, on n’est pas maquillées, nos cheveux tirés en arrière marquent toutes nos imperfections. Le sport embellit notre corps mais ne supprime pas tous nos défauts, y compris la cellulite, à laquelle beaucoup de femmes sont génétiquement prédisposées. Et alors ? Nous ne sommes pas des poupées de cire instagramables en permanence !