La secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes a été tirée de son lit avec son mari et ses enfants dans sa maison du Mans, dans la nuit du vendredi à samedi. « Schiappa, on est venus de crever ! » ont hurlé les manifestants.
Sur sa page Facebook, Marlène Schiappa a relaté la scène de violence :
« Accoutumée a une forme de violence dans le débat public et aux menaces diverses et variées au quotidien, je n’en fais que rarement état publiquement. Je tiens cette fois à partager avec vous, les élections passées, les événements de la nuit de vendredi à samedi qui sont allés beaucoup trop loin dans l’inhumanité.
Nous dormions, mon mari, nos deux enfants, une amie de notre fille cadette venue pour le week-end, et moi-même chez nous, au Mans. Peu avant une heure du matin, nous avons été violemment tirés du lit par une quarantaine de gilets jaunes furieux qui ont déboulé devant chez nous sous nos fenêtres en hurlant des slogans agressifs, des menaces de mort, en jetant des pétards vers la maison avec des outils sifflets cornes de brunes etc.
Les enfants tirées du sommeil se sont levées en pleurant et criant et sont venues en courant car je vous laisse imaginer l’effet sur des enfants endormis des bruits de détonation couplés aux bruits de frappe sur les portes / fenêtres et « Schiappa, on est venu te crever ! » et assimilés adressés à leur mère.
Après avoir tagué les environs et la chaussée ils ont dégradé la porte en collant une affiche anticapitaliste / antipolice / anti ordre.
Mon mari est sorti pour entamer un dialogue, rejeté au profit de la persistance de l’action violente – mais sa simple présence les a fait reculer.
Oui, tant qu’ils pensaient que c’était juste une femme et des enfants à terroriser, ça allait…
Ils sont finalement partis en jetant des pétards et en chantant. Vous me direz, c’était festif pour eux.
Ça l’était moins pour nous. Je vous laisse imaginer l’état des petites filles de l’autre côté qui, pendant les chants « festifs », répétaient que les gilets jaunes disant sans cesse dans des manifs à la télé ou sur Facebook qu’ils vont tuer le gouvernement sont venus le week-end de la fête des mères mettre leurs menaces à exécution, tuer leur mère et envahir leur maison.
Une plainte est évidement déposée.
Je peux subir un certain nombre de choses avec résistance et résilience.
J’ai une ligne rouge.
On ne touche pas aux enfants.
Cette violence chez elle, dans la maison familiale, là où elles dormaient paisiblement, est intolérable !
Une plainte étant en cours, je donne rendez-vous à ces « gilets jaunes » en pleine journée, sans leurs pétards et leurs outils, sans enfants à terroriser, dans la salle du tribunal pour répondre de leurs actes devant la justice.
Merci à toutes celles et tous ceux, bien plus nombreux qu’eux, qui nous ont depuis adressé des mots de soutien qui nous font chaud au cœur, et ont partagé leur indignation face à la violence que rien, jamais, ne justifie. »