Les Japonais sont friands de l’Europe et en particulier de la France de l’ancien temps. Ils nous le prouvent une nouvelle fois avec la sortie récente du manga Marie-Antoinette, la jeunesse d’une reine, illustré par la talentueuse Fuyumi Soryo.
Ce n’est pas la première fois que l’archipel nippon s’intéresse à Versailles : beaucoup de Français ont bien connu la Rose de Versailles dans leur jeunesse sous le nom de Lady Oscar. L’animé relatait le parcours d’une jeune noble éduquée comme un homme au XVIIIe siècle au sein de la cour versaillaise, puis confrontée à la Révolution.
Drôle et décalé, le film Le Château de la reine dépeignait un écrivain inspiré et passionné par l’époque du Roi Soleil. On peut également citer Le chevalier d’Eon et enfin Marie-Antoinette, la jeunesse d’une Reine, sorti en France chez Glénat à la rentrée 2016.
Le château de Versailles jouit d’une très grande popularité au Japon. Il représente la quintessence de l’art français et un témoignage de la grandeur de notre pays. A tel point qu’il est arrivé que des japonaises s’évanouissent, déçues par les œuvres contemporaines brisant la magie du lieu.
Le style de Fuyumi Soryo se caractérise par un trait fin, des scénarios matures et une grande documentation sur les thèmes qu’elle aborde. Cette artiste incontournable de l’univers manga s’était déjà penchée sur l’histoire européenne en axant sa précédente série sur un personnage aussi sombre que complexe : Cesare Borgia.
Cesare proposait l’image d’un Borgia à la fois séduisant, sage mais cynique, en évitant de tomber dans le cliché de l’étalage de débauche sexuelle. Il témoignait d’une grande rigueur historique quant à la vie de Cesare Borgia, de par la connaissance des débats théologiques de l’époque, mais également par ses intrigues. Un hommage somptueux à la richesse à l’architecture et aux vêtements de la Renaissance italienne.
Le manga de Fuyumi Soryo sur Marie-Antoinette diffère de Lady Oscar : moins romantique, d’une esthétique plus fine, il fourmille d’informations sur l’adaptation d’Anton à la cour de France. Le château a d’ailleurs ouvert ses archives à la mangaka afin de la guider dans ses recherches. A n’en pas douter, l’ouvrage portera un regard probablement plus objectif et dépassionné sur cette période de l’Histoire de France, et apportera une teinte plus juste à cette reine qui fut jugée bien sévèrement, elle qui regrettait d’être « comparée aux Pompadour, aux du Barry, et couverte des épithètes les plus affreuses ».
A découvrir d’urgence :
Marie-Antoinette : la jeunesse d’une reine, par Fuyumi Soryo, éditions Glénat : 9,15 euros sur Amazon
Cesare, par Fuyumi Soryo, éditions Ki-oon, 11 volumes : 7,90 euros sur Amazon