Sport relativement peu pratiqué en France et pourtant joyau du patrimoine culturel français (le français en est d’ailleurs la langue officielle), l’escrime, avec ses trois armes utilisées (fleuret, épée et sabre), a pourtant de quoi en séduire plus d’un(e).
Tirant ses origines d’un passé lointain où le duel devenait un fléau qui nécessitait d’être réglementé en raison du trop grand nombre de décès faute de maîtrise technique de combat –on appelait ces fameux embrochages mutuels « le coup des deux veuves »-, elle est l’objet d’une rigoureuse codification qui remonte au XVIIe siècle, rendant parfois l’arbitrage complexe (un point ne peut être remporté que si l’on a le droit d’attaque et que l’on touche une zone valable), mais fait revivre l’espace d’un assaut le respect de l’étiquette dont faisaient preuve les gentilshommes.
Notons qu’une philosophie plus profonde se dégage du duel au premier sang : il s’agit en un seul geste de prouver sa supériorité technique sur son adversaire tout en épargnant sa vie du haut de sa magnanimité, mettant ainsi fin au différend causé. On pourrait estimer que la valeur universelle promue ici est donc la noblesse, au sens large du terme. Car en appartenant à la noblesse, il fallait à chaque seconde s’en prouver digne.
Et la noblesse s’accompagne nécessairement de l’élégance, presque synonyme ici. Outre l’esthétique indiscutable des assauts, que ce soit aux Jeux Olympiques ou dans n’importe quel club, l’escrime forme des corps à la fois souples et sveltes, soulignés par l’élégance sobre des tenues réglementaires. Je parlerais également d’une certaine esthétique dans le charme intimidant de se retrouver en face à face avec un adversaire dont le visage nous est inconnu.
Sport qui convient aussi bien aux hommes qu’aux femmes, l’escrime promeut l’agilité, la dextérité et la stratégie plutôt que la force physique. Il s’agit en ce sens d’un sport cérébral : à l’image des échecs, il invite à préparer des attaques en tenant compte du profil de son adversaire.
A quelques pas de la fontaine Saint-Michel se trouve la plus ancienne salle d’armes de Paris, rue Gît-Le-Cœur. Indépendante et respectueuse de ses traditions, une salle d’armes comme nulle autre, qui vous fera faire un bond dans le temps.
Site internet de la salle d’armes Coudurier : www.salledarmescoudurier.org
Infos pratiques :
6, rue Gît-le-Coeur
75006 Paris
M° Saint-Michel et Odéon
Tel : 01 43 54 49 97