C’est la journée internationale des droits des femmes. J’aurais pu me taire sur le sujet, mais en fait non. Non, parce que les droits des femmes, c’est important et que je ne peux que m’inquiéter d’un futur recul. Le féminisme dominant (« inclusif », intersectionnel, anti-colonialiste, parfaitement présenté dans cet article) est pour moi une des premières menaces faites aux femmes. En agrandissant le terrain de lutte, on voit maintenant des femmes réduites au silence car elles possèdent un utérus, ont leur règles, et en parler est vu comme une atteinte aux « femmes » trans. On voit aussi des femmes taxées de racistes si elles rappellent que le port du voile est symbole de soumission dans des pays où les femmes sont obligées de le porter. Lors de la récente Marche des femmes, à Washington, Berlin, Paris et Stokholm, des millions de féministes ont brandi le voile islamique comme un symbole d’émancipation féminine.
Comment ce mouvement peut il encore être appelé féminisme, alors qu’il agit contre des femmes, essentiellement blanches, cisgenres et hétérosexuelles, sous prétexte qu’elles seraient plus privilégiées ? Dans ce contexte, je ne vois que des femmes opprimées par un système qui leur dicte de s’effacer devant plus malheureux que soi.
Les femmes doivent aussi faire face au quotidien à des problèmes d’agressions verbales (« harcèlement ») et/ou sexuelles. Conséquence directe de l’hypersexualisation du corps féminin en Occident, avec la libération sexuelle, le fast-porn, et toute l’industrie de la mode et de la beauté en complices/coupables. Mais aussi, et il ne faut pas avoir peur de le dire, avec l’arrivée massive et l’implantation durable d’immigrés d’autres cultures, plus rétrogrades concernant les femmes, qui se retrouvent déracinés en nos terres et ne comprennent pas les libertés acquises au fil des siècles par les femmes chez nous. Bilan : nouvel an 2016 à Cologne, pour ne citer que cet événement, ou bien encore les cafés interdits aux femmes en banlieue parisienne.
Ce n’est pas être une féministe hystérique que de dire qu’il faut continuer la lutte pour les droits des femmes. Ce n’est pas faire preuve de misandrie que de dire que OUI nous avons une situation fragile dans la société à cause de notre sexe. Que OUI nous sommes les principales cibles des agressions et des viols.
Dans l’Histoire, les femmes se sont battues pour avoir l’égalité des sexes. D’abord l’égalité devant la justice, le droit de travailler, le droit d’accéder aux études supérieures, le droit de vote, le droit d’avoir un compte en banque… Puis le droit fondamental à mes yeux de pouvoir contrôler leur sexualité (contraception, IVG médicalisée légale) et donc de pouvoir disposer de leur corps librement. Mais ces luttes pour l’égalité se sont-elles prolongées dans une bonne direction ? N’ont-elles pas oublié en chemin que les hommes et les femmes sont différents, et ont des besoins, des impératifs différents? Que la perception du féminin et du masculin par les sociétés, que les rôles de genre attribués a chaque sexe, s’ils peuvent évoluer et être déconstruits ne peuvent pas être abolis ?
Le combat féministe dominant actuel, face à l’acquisition de droits égaux à ceux des hommes dans nos sociétés occidentales, se perd dans des luttes fantoches (manspreading, mansplaining…), s’éparpille (antiracisme instrumentalisé pour défendre le hijab, appropriation culturelle, décolonisation des idées…), se trompe de cibles (« patriarcat », religion catholique..). Ne voient-elles pas qu’en réclamant plus de visibilité dans les livres, les films etc elles nourissent le Capital qui créera de nouveaux produits « conformes » à consommer ? Qu’en voulant travailler comme des hommes, elles se retrouvent exploitées de la même manière par le Capital, et soumises à la double journée ? « Le travail rend libre », dans leur cas libre de consommer tous ces produits qui leur sont directement destinés. Le féminisme à contribué à jeter les femmes dans l’arène impitoyable du monde moderne, et veut s’assurer qu’elles y restent. Désormais le système veut qu’un foyer fonctionne avec deux salaires, et qu’une mère paye une autre femme pour s’occuper de ses enfants. On marche sur la tête.
Mon souhait serait que la lutte pour les droits des femmes prennent mieux en compte les réalités des femmes. Qu’on ne nous gave plus d’images de ce que doit être la féminité et qui n’est accessible que par la consommation (vêtements, maquillage, produits de beauté, esthéticienne, coiffeur). Qu’une femme qui fait le choix d’être mère puisse s’occuper de ses enfants décemment (une femme s’occupe en moyenne 1h30 par jour de ses enfants). Que les maladies de femmes ne soient pas amoindries ou pire taxées de problèmes psychologiques (l’endométriose par exemple). Que les protections hygiéniques et le lait maternel pour les femmes ne pouvant pas allaiter soient remboursés par la sécurité sociale… Il y a tant à faire pour améliorer nos vies, maintenant que nous avons des droits et le choix de gérer nos vies comme on l’entend, plutôt que de se chamailler sur la grammaire sexiste.
Il est grand temps de brandir haut et fier nos féminités, et de revendiquer un féminisme pour les femmes, par les femmes, détaché de la société de consommation, prônant la complémentarité et non seulement l’égalité des droits. Le féminisme du futur doit résider en ce que les femmes peuvent faire, et que les hommes ne pourront jamais faire.