Les mutilations génitales féminines sont interdites en Suisse depuis 2012. Pratiquer l’excision sur le territoire national ou à l’étranger est passible de dix ans de prison. Pourtant, le Conseil Central Islamique de Suisse se prononce en faveur d’une des multiples techniques d’excision : l’ablation du prépuce clitoridien.
Le journal suisse alémanique TagesAnzeiger s’est procuré un document d' »expertise juridique islamique » sur l’excision réalisé par le CCIS. L’ONG musulmane considère que l’excision du prépuce clitoridien est conforme à l’islam. D’après Le Matin, le porte-parole du CCIS, Qasiim Illy, a déclaré qu’à ses yeux, l’ablation du prépuce clitoridien n’était pas une mutilation génitale. Ferah Ulucay, la secrétaire générale, s’est montrée plus prudente et assure que le CCIS ne donne « aucune recommandation » (ni positive, ni négative) quant à la circoncision féminine » et que « chaque musulmane peut décider comment agir à ce niveau-là ».
Tout comme Qaasim Illi, le document du CCIS dédramatise l’ablation du prépuce clitoridien en la considérant comme analogue à la circoncision masculine. Il s’appuie sur un document du Fonds des Nations Unies pour la population. Or le rapport en question indique clairement que les conséquences pour la santé diffèrent fortement entre la circoncision féminine et masculine.
C’est pourquoi le Conseil fédéral suisse a décidé en 2015 que toutes les formes de mutilations génitales féminines sont à considérer et à sanctionner comme de graves lésions corporelles.
Fondé lors du référendum suisse sur les minarets, le CCIS se fixe pour mission de lutter contre l’islamophobie, les préjugés anti-musulmans et pour la tolérance du niqab dans l’espace public. Peu implantée en Suisse francophone, l’ONG est surtout dynamique en Suisse alémanique. Sa page Facebook germanophone est suivie par 42 000 personnes.