Au moins 267 000 personnes ont été victimes d’atteintes sexuelles dans les transports en commun en 2014-2015, dont 85% de femmes, a révélé hier l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).
« Interrogées sur leur passé récent, les personnes enquêtées décrivent notamment les actes à caractère sexuel (exhibition, geste déplacés, attouchements ou rapports sexuels contre leur volonté) qu’elles ont pu subir », précisent les chercheurs, qui ont travaillé à partir des enquêtes « Cadre de vie et sécurité » de l’Insee. Il s’agit d’une « estimation basse » établie selon un « mode de calcul restrictif« , puisque seules les atteintes subies dans les deux ans précédent l’enquête ont été comptabilisées.
Les femmes les plus affectées par ces comportements délictueux sont les jeunes franciliennes.
Les femmes d’Île-de-France sont sept fois plus touchées que les femmes du reste de la France : elles sont 2,9% à avoir subi au moins une atteinte sexuelle dans les transports, contre 0,4% pour les autres femmes.
7,6% des franciliennes de 18-21 ans ont été confrontée à une atteinte sexuelle en 2014-2015. La moyenne nationale pour les femmes du même âge est de 2,3%.
Notons que près de la moitié des victimes d’atteintes sexuelles dans les transports le sont de manière répétée : « les victimes multiples ne sont pas rares (44%), le plus souvent car elles ont subi plusieurs actes de même nature », d’où les « différentes stratégies d’acceptation, de résignation ou encore de contournement développées par les femmes ».
Quant aux 15% d’hommes rapportant une atteinte sexuelle, il s’agit pour 52% d’entre eux de faits d’exhibition.