Ce n’est pas parce qu’on ne se reconnaît pas dans le féminisme institutionnel que l’on devrait embrasser l’antiféminisme. En cette journée internationale des droits des femmes, je vous propose une liste non exhaustive des bonnes raisons d’être féministe.
1 – C’est grâce aux féministes que le viol est reconnu comme un crime en France.
2 – Parce que personne de sérieux ne veut revenir à l’époque (pas si lointaine) où la contraception était interdite, où les femmes devaient obtenir l’autorisation de leur mari pour travailler ou pour ouvrir un compte bancaire. Si vous êtes pour ces droits, vous êtes déjà féministe.
3 – C’est grâce aux féministes que la mentalité du type « normal qu’elle se fasse violer avec cette tenue » a reculé et que les victimes de viol sont de mieux en mieux accueillies dans les commissariats de police. Oui, il reste du boulot, mais on a bien progressé.
4 – Ce sont les féministes qui ont fait de la lutte contre les violences sexuelles et domestiques une lutte politique. La protection de l’enfance s’est améliorée grâce à cette révolution mentale et la parole des enfants victimes de pédo-criminels est bien mieux entendue que par le passé.
5 – Militer pour les droits des femmes ne signifie pas militer contre les droits des hommes. Militer contre les harceleurs, les violeurs, les agresseurs et les tueurs, ce n’est pas militer contre les hommes, à moins de considérer que les hommes sont par essence des harceleurs, violeurs, agresseurs et tueurs.
6 – Parce que la plupart des défauts qu’on impute aux féministes viennent du gauchisme et non du féminisme. Ce n’est pas parce que le féminisme a été annexé par la gauche qu’il est d’essence gauchiste. Le féminisme, c’est comme l’écologie : du bon sens devenu militantisme par souci d’efficacité, qui a été peu à peu annexé par la gauche sans être par essence spécifique à la gauche.
7 – Parce que même si on estime que plusieurs personnalités féministes (voire carrément des courants entiers) ont dévoyé le féminisme (nous parlons très souvent de ces dérives sur Bellica), ce n’est pas une raison pour cracher sur le militantisme sincère de milliers de féministes qui donnent de leur temps et de leur énergie pour accueillir les femmes victimes de violences et leur apporter une aide juridique, pour informer sur les violences et le harcèlement, pour soigner des femmes bénévolement ou encore pour faire progresser l’information des médecins et patients sur l’endométriose et certains cancers.
8 – Parce que le féminisme n’est pas un bloc monolithique. On peut être féministe en portant un regard critique sur de nombreux courants féministes. La militante féministe Ovidie n’a d’ailleurs pas hésité à dénoncer la manière dont, en Suède, féministes de gauche et chrétiens démocrates se sont alliés pour faire vivre un enfer aux prostituées. Elle a réalisé un documentaire excellent que je vous conseille vivement de regarder (il est disponible ici).
9 – Parce que se faire traiter d’hystérique dès qu’on ouvre la bouche pour exposer une idée est inacceptable, d’autant plus que la plupart des hommes qui nous traitent d’hystériques puent l’ego malade et l’irrationnalité nombriliste à 100 kilomètres.
10 – Parce que les armées les plus féminisées au monde sont aussi les plus puissantes du monde.
11 – Parce que le terrorisme antiféministe fait des morts tandis que le féminisme n’en fait aucun.
12 – Parce que dès qu’on donne du pouvoir aux antiféministes, ils font des trucs complètement tarés, du genre intedire la pilule du lendemain comme en Pologne ou faire mourir des femmes en leur refusant des soins comme en Italie ou en Irlande.
13 – Parce que de nombreuses luttes féministes améliorent aussi la vie des hommes : lutter contre l’insécurité, c’est permettre aux femmes de respirer dans l’espace public et aux hommes de ne pas se faire tabasser pour un rien ; lutter contre les maltraitances médicales touchant les femmes, c’est lutter pour le respect de tous les patients
14 – Parce que l’islamisme pourrit nos rues, nos tenues vestimentaires, nos concerts, et se tape même l’incruste dans les mouvements féministes occidentaux. L’heure du coup de pied aux fesses a sonné pour les intégristes et leurs alliés, qu’ils soient gauchistes, droitards, chrétiens ou tout ça à la fois.
15 – Parce que l’antiféminisme féminin, dans 99% des cas, c’est surtout un moyen d’utiliser les autres femmes comme des faire-valoir : « Je ne suis pas féministe, je suis féminine », « Je ne suis pas assez laide pour être féministe, hihi », « Moi, je m’épile et je souris quand on me traite comme une serpillière, pas comme ces thons de mal baisées féministes ». Laissez ce genre de postures aux pimbêches sans personnalité. Une vraie femme n’a pas besoin d’écraser ses copines pour se faire valoir.